Le syndrome de Peter Pan

C’est le nom qu’on donne à un trouble psychologique qui apparaît essentiellement chez des hommes ayant un comportement d’enfant.

Le mot « syndrome » signifie en médecine un ensemble de symptômes et Peter Pan est le nom du personnage d’un conte qui a la particularité d’être un enfant qui refuse de grandir. Peter Pan est un enfant extraordinaire qui s’enfuit de sa maison familiale une semaine après sa naissance, pour rester éternellement jeune, toujours heureux. C’est un garçon précoce qui ne vieillit jamais.

Donc le syndrome de Peter Pan désigne ces hommes qui malgré leur âge mûr pensent comme des enfants, sentent comme des enfants, vivent et agissent comme des enfants.

C’est un homme par son âge, mais c’est un enfant par ses actes.

Syndrome de Peter Pan

*

Quels sont les principaux symptômes de ce syndrome d’infantilisme ?

Ils sont nombreux, mais je n’en retiendrai que 4 :

A. D’abord, ce sont des personnes très angoissées, plus exactement, ces hommes ont très peur d’entrer en relations avec les autres :

  • Peur que l’autre le juge.
  • Peur que l’autre le rejette ou l’abandonne.
  • Ou au contraire que l’autre l’étouffe.

*

B. Ensuite, ce sont des hommes qui souffrent de solitude et de tristesse.

Ils vivent très repliés sur eux-mêmes et curieusement, malgré la tristesse, ils se complaisent dans cet état d’introversion.

*

C. Troisièmement, ils n’assument pas leur identité sexuelle d’hommes. Ils peuvent être homosexuels, mais leur homosexualité est une homosexualité de désir homosexuel, et même, je dirais, ils n’ont pas de désir sexuel tout court. Leur sexualité est une sexualité pauvre. Le partenaire est un homme ou une femme qui compte plus dans un rôle de protecteur que dans celui d’amant.

Ils peuvent aussi être des hommes hétérosexuels avec un désir sexuel normal mais sans pouvoir fonder une relation durable avec aucune femme puisqu’ils veulent garder la relation essentielle à leur propre mère.

*

D. Le quatrième symptôme, le plus important, et le cas de Christophe le montre bien, c’est de voir leur vie entièrement occupée à réaliser leurs fantasmes infantiles. Ils passent leur temps à contourner les exigences de la réalité et à vivre leur fantasme infantile. Nous tous avons des fantasmes, mais eux les agissent sans cesse dans la réalité. Ainsi ils vivent dans un état d’infantilisme et de refus de la réalité. Le décalage est insupportable et fait beaucoup souffrir.

J.-D. NASIO
Paris – 2019